Avec Assassin’s Creed Origins et Odyssey, UbiSoft a sorti deux épisodes qui ont renoué de solides liens avec les fans de la franchise. Néanmoins, lorsqu’on voit un nouveau Assassin’s Creed qui sort sur mobile, on ne peut pas s’empêcher de grincer des dents en imaginant tout le système mis en oeuvre pour nous soutirer de l’argent tout en nuisant à notre expérience de jeu. Ne dit-on pas après tout que le naturel revient toujours au galop ?
Des assassins trop meugnons
Tout d’abord, cet Assassin’s Creed Rebellion propose un design atypique pour les habitués de la saga : les personnages ont une apparence tout ch’ti mini tout mimi ! Comme on dit on Japon, on se trouve ici face à un chibi Assassin’s Creed. Cela dénature pas mal de prime abord le contexte du jeu où, devons-nous le rappeler, on se doit de combattre et assassiner moult inquisiteurs. Voir ainsi, pour caricaturer, des ersatz de figurines Funko Pop transpercer de leur épée d’autres figurines du même acabit, ça fait quand même bizarre, faut bien l’avouer. Pour autant on s’habitue et, par la force des choses, on apprécie. On apprécie visuellement un jeu franchement chouette et bien détaillé, surtout pour un smartphone. Attention toutefois, il faudra justement un mobile de dernière génération pour profiter pleinement de ce que propose graphiquement Assassin’s Creed Rebellion. Si ce n’est pas le cas, ça risque de ramer bien plus que dans une compétition olympique d’aviron et jouer à ce jeu deviendra alors plus une plaie qu’une partie de plaisir…

On s’étend de suite sur le fond mais que propose réellement le cœur du jeu ? Dans Assassin’s Creed Rebellion, vous devrez donc comme le nom du jeu l’indique mener une faction qui s’opposera à l’ennemi. Pour ainsi faire, il sera impératif de recruter des assassins dont certains noms seront bien souvent connus des amateurs de la série, comme Ezio ou encore Aguilar pour ceux qui ont vu le film – personne ne vous juge. Ces recrutements se feront en récupérant, ô surprise, des cartes qui devront être plus ou moins nombreuses selon le niveau de rareté du personnage. Point intéressant du jeu, chaque assassin possède ses propres compétences et appartiendra à trois grandes classes : les ombres, les spécialistes et les combattants. Les premiers sont comme leur nom le suggère plus à l’aise dans le déplacement furtif et l’assassinat discret. La deuxième catégorie regroupe des personnes dont le rôle sera de soutenir leurs camarades que ce soit en désamorçant des pièges ou en soignant leurs équipiers. Enfin, les combattants… Combattent. Oui c’est fou, je sais. Il s’agit donc de personnages orientés vers le face-à-face, capables d’infliger plus de dégâts mais aussi potentiellement d’en encaisser plus.
Missions impossibles
Avec tout ce monde, c’est bien beau mais qu’allez vous faire concrètement ? Et bien vous allez tataner de l’inquisiteur dans des missions à objectif(s) bien précis. Quand je dis tataner, il s’agit plutôt d’avancer comme le veut chaque Assassin’s Creed le plus discrètement possible. Vous vous en sortirez ainsi difficilement en affrontant systématiquement au corps à corps tout vos ennemis, bien trop nombreux. D’ailleurs, le gameplayCorrespond à la façon dont un jeu se pratique. Ce terme désigne l'ensemble des interactions entre le joueur et son... s’avère original en s’appuyant sur les mécaniques initiales de la franchise tout en imposant un contexte de stratégie au tour par tour. Ainsi, avant d’entrer dans une pièce, vous devrez choisir lequel de vos 3 rebelles missionnés sera le plus apte à parcourir les obstacles (ennemis, pièges, sauts…) composant ladite pièce. Et après quelques missions, le fait est que c’est fun. Très fun même.

Sauf que voilà : vous serez, après quelques de jeu, face à une hausse de la difficulté, vous obligeant alors à farmer assez longtemps pour atteindre le niveau requis soudainement élevé des missions de la deuxième région. Si vous y entrez niveau 9, sachez que le 2e niveau de cette région nécessitera un niveau 11, puis la mission suivante un niveau 13. Et pour vous donner un ordre d’idée, il faut déjà à ce stade passer quelques heures pour augmenter votre niveau, ainsi que celui de chacun des assassins composant votre faction. En général, un jeu de ce type propose des modes annexes pour faire « patienter » le joueur et l’aider dans sa quête d’XP et Assassin’s Creed Rebellion part avec de bonnes intentions de ce côté-là : le jeu propose 3 type de missions annexes pour vous fournir différents types de ressources nécessaires à l’évolution de votre QG et de vos personnages. Le hic, c’est que ces missions requièrent rapidement que vous ayez fait telle ou telle mission de la trame principale pour être débloquée, hors vous n’avez pas encore le niveau requis et voilà que le serpent se mord la queue !
Que c’est long d’être un assassin…
C’est alors que vous devrez jouer au jeu de la patience. Si vous avez 5 minutes à tuer et que vous avez une connexion à ce moment-là -indispensable pour enregistrer les progrès dans Assassin’s Creed Rebellion – vous pourrez éventuellement refaire une mission en mode Rush : sans avoir besoin de refaire tout une partie, vous sélectionnerez uniquement les 3 personnages qui rempliront le contrat, ces personnages devant remplir des conditions liées à leur caractéristiques (classe, santé, puissance…) pour être éligibles. Il n’y aura plus qu’à valider et vous verrez directement le résultat de la mission, vous apportant ainsi un peu plus rapidement XP et ressources. Mais qu’on se le dise, il faut vraiment être motivé pour effectuer ces opérations répétitives pendant plusieurs jours. D’autant plus que l’interface, bien que jolie, n’est pas des plus claires et peut s’avérer lourde par moments, alors que les chargements se font nombreux. C’est particulièrement frustrant lorsqu’on se tape un écran de chargement juste parce que l’on passe de l’écran des missions à l’écran du quartier général. De plus, les indications sont parfois un chouia trop petites pour qui ne joue pas sur tablette ou sur un écran dont la surface est suffisamment grande. Si vous avez des problèmes de vue, ce n’est pas Assassin’s Creed Rebellion qui vous mettra dans votre zone de confort sur cet aspect.

Sans surprise, le jeu repose sur un modèle free-to-playModèle économique visant à publier gratuitement un jeu. Bien que le titre est alors librement accessible, celui-ci est en général.... On peut toutefois remercier Ubisoft de ne pas nous polluer de publicités pour d’autres jeux comme on a souvent l’habitude lorsque le jeu est gratuit. Par contre, vous aurez droit plusieurs fois par jour à des « recommandations » pour acheter tel ou tel pack d’amélioration dans la boutique du jeu. On a connu plus intrusif, mais c’est quand même toujours un peu galère surtout lorsqu’on voit les prix réclamés, plutôt prohibitifs. Quoi qu’il en soit,Assassin’s Creed Rebellion est un bon p’tit jeu plein de bonnes intentions et avec quelques mauvaises aussi afin que – on ne va pas se leurrer – vous mettiez tôt ou tard la main au portefeuille lorsque vous arrivez à bout de patience. Et là, comme toujours, soit vous êtes passionné par la licence et vous accepterez ces règles, soit vous irez voir ailleurs…
Le verdict
Assassin's Creed Rebellion
C'est qu'on s'y attacherait à cet Assassin's Creed... Rebellion propose un gameplayCorrespond à la façon dont un jeu se pratique. Ce terme désigne l'ensemble des interactions entre le joueur et son... rafraîchissant et tout à fait adapté au support mobile. Toutefois, y a comme un cheveu dans la soupe : on se retrouve vite bloqué face au niveau requis pour exécuter les missions, et on tourne alors en rond... Tout dépendra alors de votre résistance à la lassitude !
Qualités
- C'est très beau
- Le gameplayCorrespond à la façon dont un jeu se pratique. Ce terme désigne l'ensemble des interactions entre le joueur et son... original
Défauts
- Une ergonomie et une interface pas très claires
- Le pic de difficulté qui intervient trop tôt